jeudi 19 janvier 2012

Une petite histoire

 J'aime beaucoup les vieux livres,  et en particulier les anciens livres de classe.  J'aime les illustrations, les gravures...mais aussi mille  petits détails qui les rendent attachants.  Parfois des annotations au crayon, parfois un bout de papier griffonné, une carte postale, une publicité restés entre les pages....

J'ai une tendresse toute particulière pour deux livres de géographie, trouvés ensemble chez un bouquiniste;  l'un date de 1924,  et l'autre de ... 1894 !


 Je les aime d'abord pour la richesse de leurs illustrations.  Et puis aussi pour ce qu'ils  "racontent"...
 Dans le bouquin de 1924,  on trouve un petit  feuillet très attachant.

C'est une invitation adressée à Mademoiselle Thérèse Picot, de Fourmies.
Elle est invitée à se présenter à Valenciennes le 15 juillet 1929,  à  "sept heures et demie très précises du matin", pour  passer le "brevet de capacité" (institutrice primaire).




Que sait-on de Thérèse Picot ?  S'est-elle présentée ?  Comment y est-elle allée ? A-t-elle été reçue ?  A-t-elle enseigné ? On n'en sait rien du tout....
On connait juste sa belle écriture,  et son encre mauve.  Et à la vue de ses buvards et ses petits feuillets, on peut penser qu'elle s'est appliquée à réviser.....    ;o)



Mais les deux livres nous donnent d'autres petites pièces d'un puzzle à jamais perdu....

Une carte postale de 1928, glissée dans la couverture d'un catalogue Vilmorin  en fin de bouquin,  est adressée à Simonne et Thérèse Picot, rue de la montagne à Fourmies.  On connait donc leur adresse. Tiens,  mais ce nom me dit quelque chose... où ai-je déjà vu le nom de Gaston Picot ?


Sur la carte de 1928, cette signature est celle d'un adulte.  Mais  dans le livre de 1894, on trouve aussi  la signature d'un Gaston Picot, celle d'un grand garçon,  tout au plus un adolescent....

Est-ce le même, et qui était-ce pour Thérèse Picot ?  Son père ? Un oncle, un cousin, un grand frère ?  On n'en sait rien !  Toutes les questions restent entières.....


Sur le net, j'ai trouvé une vue ancienne de la rue de la montagne à Fourmies.  Voilà, fin de l'histoire, on n'en saura pas plus sur le destin de cette jeune femme de 1928 qui étudiait dans un livre de géographie. ...

Mais  quelle chance que ces deux livres soient restés ensemble; c'était touchant de découvrir  et de rassembler ces minuscules petits bouts  d'une famille,  d'une époque....

J'aime les livres.  Je les préfère vieux, écornés,  qui racontent des d'histoires,  qui recèlent  des surprises,  qui gardent les traces de celles et ceux qui les ont  tenus entre les mains, bien avant nous....



Très douce fin de semaine à chacun/e d'entre vous,
Silène

3 commentaires:

  1. Emouvant et très touchant ... Une vie d'avant et toi qui en prend soin, avec grand coeur!
    Bon weekend et merci .

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  2. Alors voilà ce qui, à mon avis, est le plus important. Ca, trouver ce petit billet dans ce livre ancien, imaginer une vie, savoir, surtout, qu'une vie a existé, là et lui redonner vie en en parlant.
    Que serait le monde sans les livres, mais surtout sans ceux qui les habitent ?

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  3. une très belle histoire que celle de ces 2 livres et la l'imagination se met en route et il faut la laisser faire...
    merci de ton passage sur mon blog et content que mon livre t'ai plu...
    a bientot

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